Vous avez sans doute déjà lu ces notices de médicament traduites en français, en anglais et en une troisième, voire en une quatrième langue. Eh bien, sachez que l’auteur, ou les auteurs de ces traductions font preuve d’une rigoureuse gymnastique intellectuelle. Dans ce domaine, on ne fait pas dans l’à peu près. Toute expression, tout mot, notamment au niveau de la posologie et des « contre-indications », doit être pesé, doit être choisi méticuleusement, doit être sélectionné avec la plus grande attention. Il faut être précis et juste lors de la création d’une seule phrase. Imaginez alors combien cette activité de traduction médicale est chronophage. Bienvenue dans l’univers de la traduction médicale, un exercice fastidieux à bien des égards !
La mondialisation du secteur pharmaceutique par la traduction
L’interprète et le traducteur participent à la mondialisation ! Sans eux, il y aurait un énorme problème de communication alors que celle-ci est la base des échanges, qu’elles soient financières ou non. On le sait, les médicaments voyagent ! Or, un praticien et un patient au fin fond de l’Afrique par exemple, ne comprendront pas forcément l’anglais si la notice est rédigée dans cette langue. Le malade habitant dans une petite ville des USA ne sera pas capable de « déchiffrer » la devanagari (écriture indienne) alors que c’est exactement de « ce » médicament produit par un laboratoire pharmaceutique en Inde dont il a besoin. Et que dire de ces génériques fabriqués par les laboratoires chinois et dont la notice est en sinogramme ? Vous comprenez alors l’intérêt de la traduction médicale. Sans elle, il serait difficile de prendre un médicament créé dans un autre pays où l’on parle une langue totalement différente du français ou de l’anglais ou de l’espagnol. C’est à ce titre que ce domaine de la traductologie apporte sa pierre à l’édifice de la mondialisation dans le secteur de la santé et des produits pharmaceutiques.
Une profession qui exige beaucoup de celui qui la pratique
S’il y a un métier ou une profession qui demande une mobilisation cérébrale intense, c’est bel et bien la traduction médicale. Déjà, à la base, traduire un texte n’a rien à voir avec la simple maîtrise d’un vocabulaire. C’est le sens de la phrase, du paragraphe, du chapitre qu’il faut saisir et transmettre aux lecteurs. Alors, vous imaginez la difficulté de l’exercice lorsqu’il est appliqué à un domaine spécialisé ! Aucune erreur n’est tolérée, car il y va de la vie des clients. On ne peut non plus rester dans l’ambiguïté. À la lecture de la notice, tout doit être clair, le texte doit être concis et le lecteur ne doit avoir aucune hésitation. Après tout ce qu’il vient d’être expliqué, on peut comprendre qu’il est nécessaire de suivre une méthodologie pour pratiquer cette traduction. Mais aussi, des compétences précises sont attendues du traducteur. On a pris l’exemple des médicaments, mais cette profession exerce également dans les descriptions des études scientifiques et cliniques, dans les comptes-rendus et conclusions de recherches médicales. Un médecin par exemple peut mener un double parcours en suivant des cours de traductologie à l’Université. D’ailleurs, ce double cursus est particulièrement recommandé dans la mesure où les articles, les livres, les documents sur lesquels travaille le traducteur concernent des domaines pointilleux : l’anatomie par exemple ou la physiologie et surtout la pathologie. Enfin, il faut savoir que les deux principales difficultés ont trait à la langue de spécialité.