A savoir sur les anti-inflammatoires

Qui d’entre nous ne possède pas au moins une boîte d’anti-inflammatoire dans son armoire à pharmacie ? Les anti-inflammatoires font partie des basiques, des classiques avec lesquels nous nous soignons depuis des années, voire depuis notre enfance. Et on les utilise encore aujourd’hui, soit pour nous, soit pour nos enfants.

Il importe d’être vigilant

On n’hésite même pas à en acheter sans ordonnance, tellement on en est habitué, on connaît les doses qui nous conviennent, on est sûr de soi. Cependant, au fil des ans et des études, il s’avère que plusieurs anti-inflammatoires présentent des risques élevés pour la santé, et bien qu’on soit familier avec certains d’entre eux, la plus grande vigilance est de mise. L’Agence du médicament ne cesse de multiplier les avertissements, aussi bien à l’adresse des professionnels de la santé qu’aux patients et au public en général. Les effets indésirables de certains de ces anti-inflammatoires dépassent de loin les bienfaits qu’ils apportent, raison pour laquelle l’Agence du médicament met en garde toute la population sur les précautions à prendre par rapport à quelques-uns d’entre ces AINS. Désormais, on devrait inverser les réflexes, ce qui veut dire ne pas prendre certains anti-inflammatoires comme premier médicament.

Ce que l’on ignore

On sait par exemple que les anti-inflammatoires soulagent la fièvre et les douleurs et quelquefois certaines formes du rhumatisme. Mais ce que le commun des mortels ne sait pas, c’est que les anti-inflammatoires ne soignent pas le mal de dos. Le fait est que, tout simplement, à la base, ils n’ont pas été fabriqués dans ce but. Ce sont les douleurs d’origine inflammatoire que les AINS soignent, c’est-à-dire les migraines, les foulures, les entorses, les tendinites, la sciatique, l’arthrite, l’arthrose et les règles douloureuses. Les douleurs de dos ne font pas partie de l’indication de ces médicaments. Il est vrai que, parfois, sur certaines personnes, les anti-inflammatoires semblaient les soulager de leur lombalgie. Mais la réalité est que seulement une personne sur six en aurait été soulagée. Des chercheurs avancent même que du placebo serait plus efficace que les anti-inflammatoires pour soulager le mal de dos. Donc, inutile d’ouvrir sa boite d’anti-inflammatoire en cas de lombalgie, il vaut mieux consulter pour avoir un traitement plus approprié et certainement plus efficace. On ignore également que les anti-inflammatoires augmentent le risque de varicelle, de zona, d’angine, d’otites, d’infection dentaire et d’infection pulmonaire. L’ibuprofène et le kétoprofène sont responsables de nombreuses complications infectieuses graves entraînant l’hospitalisation de ceux qui en ont consommé.

Que faire en automédication ?

Le premier conseil des autorités sanitaires est de toujours commencer une automédication par le paracétamol. C’est un antalgique sûr, que l’on doit prendre en dose de 500 mg au début et aller jusqu’à 1 g au besoin. Que faire si la fièvre ne baisse pas ou si la douleur persiste au bout de 2 jours ? Il est possible de prendre un anti-inflammatoire à associer ou non avec le paracétamol. Pour commencer, l’ibuprofène est à prendre en comprimé de 200 mg, puis passer au 400 mg si le soulagement n’arrive pas. Dans tous les cas, ne jamais dépasser les 1 200 mg par jour. Mais si on ne veut pas se traiter en automédication, on consulte et on peut obtenir du diclofénac sur ordonnance. Cependant, il ne faut pas oublier que le risque de problèmes cardiovasculaires graves est élevé avec cette molécule en prise par voie orale. On parle de AVC, de fibrillation auriculaire, d’insuffisance cardiaque, etc. Une étude d’envergure menée par des chercheurs danois l’an dernier a montré que ces problèmes se sont manifestés même chez des personnes ne présentant aucun facteur de risque.

Les informations à garder à l’esprit

Il est donc établi qu’une grande vigilance s’impose quant à la prise d’anti-inflammatoire non stéroïdien. Le diclofénac, par exemple, présente un risque de 20 à 30 % de plus que les autres anti-inflammatoires non stéroïdiens et ce risque est le même en dépit du fait qu’on les prend à petites doses et sur une courte durée. La prise d’ibuprofène au-delà de 2 400 mg par jour augmente le risque cardiovasculaire. Pour ceux ont de problèmes cardiovasculaire et souffrant d’hypertension, la dose d’AINS doit être au minimum et seulement pour un traitement de 1 à 3 jours maximum. Pour les insuffisants rénaux, les insuffisants cardiaques et ceux qui ont été victimes d’un infarctus du myocarde, la prise d’AINS est tout simplement proscrite. Ce que personne ne doit oublier, c’est qu’en supprimant l’inflammation, en prenant des anti-inflammatoires, on supprime aussi un mécanisme naturel de défense de l’organisme et c’est cela qui favorise l’apparition des infections. De plus, en cas de foyer infectieux, c’est-à-dire une angine, une otite ou un abcès dentaire, la prise d’anti-inflammatoire n’est pas du tout conseillée. L’infection sera alors masquée, le diagnostic de l’infection retardée, ce qui serait grave pour le patient.

 

Categories: Médicaments

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